Stéphane Ferey

Stéphane Ferey

Stéphane a développé son activité de réparation et entretien vélo mobile il y a un an, depuis il fait de sa passion son métier en remettant au goût du jour ce moyen de transport sur le territoire.

« Cette passion est venue naturellement. Il faut dire sur nous sommes dans une région particulièrement propice à l’activité vélo. »

Stéphane Ferey

Pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus sur votre parcours ?

« J’ai 58 ans, j’ai fait toute ma carrière professionnelle principalement dans l’IT, à la Fnac et dernièrement pendant 25 ans chez IBM comme Service Delivery Manager. J’intervenais dans de grands groupes pour m’occuper de leur informatique avec mon équipe et ce jusqu’en mai 2021, au moment où je me suis aperçu que ce métier ne me convenait plus. Depuis quelques années je cherchais à me réorienter et j’avais réfléchi à ce projet d’atelier vélo. Il faut dire que j’avais beaucoup de transport quotidien et avec la crise sanitaire j’ai compris qu’il fallait que je change cela ! Le fait de travailler à la maison a eu de nombreux aspects positifs mais également négatifs car je n’avais plus de « vrais » contacts, ce qui était primordial pour moi.  Il m’a fallu un peu de temps pour préparer la création de mon entreprise, et aussi pour suivre et valider une formation technique. Je ne suis pas parti dans ce projet sans avoir les connaissances techniques du métier ! »

Comment est né votre projet d’atelier vélo mobile « Rustine et Manivelles » ? D’où vous vient cette passion pour le vélo ?

« Plus jeune, je réparais déjà tous les vélos de ma famille et de mes amis, j’aimais ça ! J’ai donc fait un Certificat de Qualification Professionnelle de mécanicien cycle, et cela m’a beaucoup appris. J’ai croisé plein de gens, c’était vraiment très intéressant. J’ai eu mon examen en mars 2022 et ai pu lancer mon entreprise en mai pour réellement démarrer en juillet cette nouvelle activité. Je voulais que ce soit itinérant, en réaction avec ce que j’avais connu avant. Je voulais bouger, être dehors et rencontrer les gens. Ce projet est le fruit d’une envie et d’un constat que j’avais fait, notamment sur les contraintes de devoir emmener son vélo dans un atelier pour le faire réparer. En effet lorsque nous devons faire des réparations il faut charger son vélo dans sa voiture, faire de la route jusqu’à l’atelier (qui n’est pas toujours à côté), puis revenir le récupérer, etc. Ce n’est pas franchement pratique et ni même écologique ! L’atelier itinérant était pour moi la solution. D’autant plus qu’il y a de plus en plus de vélos cargos, lourds et « intransportables ».

Pour ce qui est de ma passion, en réalité, enfant j’ai fait du vélo comme tout le monde, j’ai repris ce loisir vers 40 ans et j’ai commencé à en faire de plus en plus, je me suis équipé pour en faire de façon plus sportive et régulière. Cette passion est venue naturellement. Il faut dire sur nous sommes dans une région particulièrement propice à l’activité vélo. Où j’habite à Veneux-les-Sablons dans le sud du département, à ma gauche je trouve la forêt, à ma droite j’ai le bord du canal du Loing, et un peu plus loin des routes de campagnes. En 2015 j’ai découvert une nouvelle pratique, le « Gravel », c’est génial puisque l’on peut aller partout avec ! Avec ce vélo on peut tout faire, il n’y a aucune limite puisqu’il est polyvalent, c’est ce qui m’a incité à faire beaucoup plus de vélo sur des sentiers très variés. C’est une pratique idéale pour la Seine-et-Marne ! »

Parlez-nous des services que vous proposez. Comment le grand public peut-il faire appel à vos services ? Où pouvons-nous vous retrouver ?

« Je propose un service éco-responsable de réparation et de dépannage de vélo à domicile et sur les marchés. Dans mes clients j’en ai certains qui vont ressortir le vieux Peugeot de la grange pour faire des balades le weekend, d’autres qui vont faire du vélo cargo pour aller chercher les enfants à la sortie de l’école ou bien encore quelques-uns qui sont adeptes du « vélotaf » et vont tous les jours en vélo au travail.

Au démarrage de mon projet, je faisais uniquement les marchés pour me faire connaître. Rapidement j’ai eu plusieurs réparations par jour. Je voyais que les gens venaient acheter leurs fruits et légumes mais aussi pour faire réparer leur vélo ! Je n’y pensais pas mais c’est arrivé assez rapidement, les gens m’attendent sur le marché ! Concernant les réparations à domicile, j’ai constaté qu’en plus de la prestation, les gens sont assez friands de conseils pour acheter un vélo, pour l’équiper, pour le régler, c’est un aspect que je n’avais pas forcément anticipé. Du coup je commence à me faire des petites fiches pour expliquer et transmettre mon savoir-faire aux clients pour échanger avec eux et ainsi leur donner tout un tas de conseils sur la taille des pneus, le dérailleur, comment passer les vitesses, les plateaux, etc. Cela est très enrichissant pour eux mais également pour moi ! Un autre service a vu le jour, il s’agit de la vente de vélo d’occasion. Car les gens achètent souvent des vélos sur le bon coin et beaucoup s’aperçoivent qu’il y a énormément de travail à faire dessus et sont très déçus. Donc je me suis mis à vendre aussi des vélos d’occasion, révisés et prêts à l’emploi pour répondre à ce besoin de mes clients.

Les gens me disent sur les marchés que c’est un vieux métier qui réapparait. En réalité c’est un métier qui a toujours existé mais on ne le voyait plus ! Comme le dit mon slogan :  le vélo c’est l’ancien moyen de transport qui a de l’avenir ! »

En parlant d’avenir, comment voyez-vous votre activité évoluer ?

« Le vélo, il peut être un lien avec le passé, comme le vélo de famille dans la maison de campagne que la petite fille ou le grand père ont l’habitude de prendre pour aller acheter le pain ! Mais c’est aussi un moyen de voir l’avenir notamment avec le développement des mobilités douces. Avec ces réparations je donne une nouvelle vie à un objet du quotidien. D’ailleurs je propose aussi des demi-journées de contrôle de vélo dans les entreprises. L’employeur paye la prestation et les collaborateurs toutes les pièces détachées. Je pense qu’à court terme je vais développer cet aspect BtoB mais je n’ai pas vocation à faire grossir mon entreprise puisque je veux rester en proximité avec ma clientèle. J’apprécie de plus en plus de parler aux gens, et c’est ce qu’ils attendent, car l’échange et le fait de travailler sous leurs yeux améliorent la confiance qu’ils ont envers le professionnel. C’est cette proximité à laquelle je tiens. »

Est-il important pour vous de travailler à l’échelle locale, en Seine-et-Marne ?

« C’est une région au cœur de tout un tas de chose, ici, nous n’avons pas à choisir entre un style de vélo et un autre, on peut tout faire à portée de main, on peut même aller à Paris par les pistes cyclable ! Ici, c’est le point de départ pour aller jusqu’à la Loire, à Orleans, à Briard avec des chemins sécurisés. Quand les gens viennent dans leur maison de campagne ils peuvent descendre prendre un vélo sur Fontainebleau et aller à Melun, à Nemours ou sur d’autres chemins. C’est cette variété de paysage et de possibilités qui font que je me sens bien en Seine-et-Marne. »

Quels endroits conseillez-vous pour faire du vélo en Seine-et-Marne ?

« J’ai quelques « traces » fétiches que je fais avec mon Gravel, des itinéraires qui passent par les bords de canal, dans la forêt et aussi sur les routes.  Depuis Veneux-les-Sablons je prends la forêt pour aller jusqu’à la marre aux fées à Bourron-Marlotte, on peut aller plus en arrière vers Ville-Saint-Jacques, la Vallée du Lunain, et revenir par les petites routes, c’est un de mes circuits préférés parce qu’il est varié et n’est pas dangereux ! C’est un itinéraire que j’ai trouvé en tournant « le nez en l’air » pour découvrir de nouveaux passages. Autrement quand j’ai 3 jours devant moi, je fais le triangle de l‘eau en empruntant principalement les canaux depuis Moret-sur-Loing jusqu’à Briare en passant par Montargis jusqu’à Orléans. Je peux aussi vous parler d’une autre boucle sympathique un tronçon le long de la Scandibérique qui est complètement sécurisée au départ de Fontainebleau, elle est un peu physique dès le démarrage comme ça monte un peu, mais on peut aller jusqu’à Bois-le-Roi par la forêt et revenir par le bord de seine pour contempler les Affolantes, jusqu’à Samois-sur-Seine. Il y a de quoi satisfaire toutes les envies de vélo ici ! »

Un énorme merci Stéphane pour cet interview et tous ces bons conseils pour faire de belles balades à vélo dans le sud seine-et-marnais !

Retrouvez Stéphane :

  • les vendredis à Moret-sur-Loing,
  • 1 samedi sur 2 à Nemours
  • les dimanches à Saint-Mammès
  • 1 jeudi sur 2 à Voulx

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