Filière Santé et Pharmaceutique
L’Île-de-France se positionne comme un pôle majeur de l’industrie de la santé en Europe, avec une prééminence dans les secteurs pharmaceutique, des équipements médicaux et des biotechnologies. La région bénéficie d’un écosystème favorable, combinant recherche scientifique d’excellence, infrastructures hospitalières modernes et un réseau étendu de soutien institutionnel et d’incubateurs.
Les chiffres clés de la région Ile-de-France (2023)
+100 000
Emplois industriels sur le territoire
1 443
Entreprises
+ de 30%
Des emplois industriels de la filière nationale

7%
De l’ensemble des emplois industriels franciliens

Top 5
Mondial des investissements étrangers dans la pharmaceutique, les dispositifs médicaux et la biotechnologie
1ère
Région en dépôt de brevets sur les domaines cœur de filière santé
Source données : IPR, Medicen Paris Région, Médi’Scope 2024
Panorama régional de la filière santé
Le secteur de la santé en Île-de-France représente environ 100 000 emplois répartis dans 1 443 établissements. Son importance économique est considérable, s’inscrivant dans une économie régionale qui génère 30,8% du PIB français (Région Ile-de-France, IPR, Medicen Paris Région, 2023-2024) avec :
- Le plus d’universités classées sur la zone UE et en France dans le top 50 dans les domaines cœurs de filière en santé ; l’université Paris Saclay est la première université française apparaissant dans le classement de Shanghai (15ième place en 2023) ;
- Une recherche académique reconnue internationalement à travers ses institutions d’excellence : INSERM, AP-HP, le CNRS, Institut Curie, Institut Pasteur, Institut Gustave-Roussy, CEA, Institut européen d’Innovation et de technologie (EIT-Health) etc. ;
- Une forte dynamique d’innovation avec un pôle de compétitivité dédié à l’innovation en santé, Medicen Paris Région et de nombreux clusters santé (Paris Saclay Cancer Cluster, Genopole, Cancer Campus Villejuif, Biocitech, Paris Santé Campus etc.) ;
- Plus grand réseau hospitalier d’Europe (AP-HP), premier employeur d’Ile-de-France ;
- Un écosystème santé qui représente près de 30 % des emplois industriels du cœur de filière santé française dont :
- 1/3 des emplois R&D français en biotechnologie (5 934 emplois) ;1 emploi français sur 2 sur l’activité de commerce de gros (30 652 emplois) et sur la fabrication de matériel électronique (2 660 emplois) ;
- 15% des emplois français de fabrication de produits et préparation pharmaceutiques.
La filière des industries de santé est dynamique avec un nombre d’emplois global qui croît en Ile-de-France de +8% entre 2018 et 2023 essentiellement dans le secteur pharmaceutique et la R&D en biotechnologie.
L’écosystème francilien reste très concentré dans la Métropole du Grand Paris (MGP) avec ¾ des entreprises. En dehors de la Métropole du Grand Paris, près du quart restant est situé en nord-Essonne au sein du Genopole d’Evry et sur le plateau de Saclay.

L’Île-de-France est la première région au sein de l’UE en termes de financements privés et se positionne comme fer de lance de l’innovation en santé en France et en Europe. Le dynamisme régional est fortement collaboratif avec une spécialisation en oncologie, cardiologie et immuno-inflammation.
La santé fait partie des filières stratégiques identifiées par la Région Ile-de-France dans le cadre de son SRDEII (Impact 2028), qui compte notamment parmi ses objectifs celui de favoriser l’émergence ou l’implantation d’une CDMO (Contract Development Manufactured Organisation – sous-traitant pharmaceutique ayant pour cœur de métier la fabrication et le conditionnement de médicaments à échelle industrielle) en Ile-de-France. La Feuille de route Smart santé 2024-2026 de la Région poursuit également la dynamique d’investissements engagée dans son édition précédente, visant à renforcer encore davantage la position de l’Ile-de-France en tant que pôle d’excellence dans le domaine de l’innovation en santé au travers de 4 axes clés : la bioproduction, l’innovation chirurgicale, l’oncologie, la neurologie et la santé des femmes (Femtech).
Les acteurs en région
Associations et organisations professionnelles








Institutionnels




Pôle de compétitivité et clusters régionaux







Focus : L’Ile-de-France, un hub émergent pour l’immobilier Life Sciences
Selon la nouvelle étude menée (2025) conjointement par l’Institut Paris Région et l’IPR, l’Ile-de-France s’affirme comme un pôle majeur pour l’immobilier Life Sciences, avec une croissance spectaculaire de l’offre prévue d’ici 2030. Les surfaces commercialisables devraient tripler, passant de 108 000 m² actuellement à plus de 300 000 m² à l’horizon 2030. Cette expansion remarquable témoigne de l’attractivité croissante de la région pour les entreprises biotechnologiques et pharmaceutiques.
Le renforcement de cette offre immobilière se concentre principalement dans 4 hubs :
- A Villejuif à côté du Paris Saclay Cancer Cluster (94) : + 57 000 m2 de surfaces commercialisables d’ici 2029A Evry au
- Genopole (91) : + 31 000 m2 d’ici 2026
- Dans le Sud de Paris (75) : + 24 000 m2
- Sur le plateau de Saclay (91) : + 52 550 m2 d’ici 2027
Stratégiquement située, cette nouvelle offre immobilière s’intègre parfaitement dans l’écosystème de santé francilien. Elle bénéficie d’une connexion privilégiée aux équipements hospitaliers et scientifiques de pointe, ainsi qu’au réseau de transport en pleine expansion du Grand Paris Express. Cette synergie crée un environnement idéal pour l’innovation et la collaboration, offrant aux entreprises un accès inégalé aux ressources et talents nécessaires à leur croissance.
L’offre immobilière Life Sciences en Île-de-France se distingue par sa diversité et sa flexibilité, répondant aux besoins évolutifs des entreprises à chaque étape de leur développement. Des espaces « Plug-and-Play » hautement équipés pour les jeunes start-ups aux structures « Graduate » adaptables pour les entreprises en pleine expansion, en passant par des sites dédiés à la bioproduction, la région propose un parcours résidentiel complet. Cette approche sur mesure positionne l’Île-de-France comme une destination de choix pour les acteurs des sciences de la vie, du stade embryonnaire à la maturité industrielle.

Pour aller plus loin : Note rapide
Une filière stratégique pour la Seine-et-Marne, un positionnement à consolider
L’écosystème départemental sur cette filière représente près de 243 établissements principalement concentrés dans le nord seine-et-marnais et l’agglomération Melun Val-de-Seine et près de 2223 emplois (DEVECO, 2024). Si le commerce de gros prédomine, la filière industrielle est aussi bien représentée dans la pharmaceutique traditionnelle avec la présence de grands laboratoires (Boiron, Laboratoires Galeniques Vernin – Mayoly Spindler, Cooper etc.), les technologies médicales (Carestream dental, Aenitis technologies, Cryopal, SPS medical etc.) mais aussi dans le domaine en émergence des biotechnologies et de la bioproduction (BioKryo, Bio-Rad, InnoBioMil, Biobank notamment).
La présence de logisticiens spécialisés (Sanofi, Novair, Arvato etc.), les ressources en matières de R&D, la proximité du Genopole ou bien encore les disponibilités foncières importantes du territoire représentent également des atouts considérables pour le développement de la biopharmaceutique sur le territoire.
Partenariat en cours

Créé en 2005, Medicen Paris Region est le pôle de compétitivité en santé de la Région Île-de-France. Son réseau unique fédère plus de 450 acteurs de l’innovation en santé parmi lesquels 370 startups et PME de la healthtech, les industriels de la santé, les principaux instituts de recherche nationaux et établissements de soins du territoire francilien.
En Avril 2024, le Département a signé une convention de partenariat avec Medicen, définissant différents axes de coopération pour renforcer l’attractivité du territoire et son positionnement sur la filière santé/biopharma.
L’écosystème santé en Seine-et-Marne
Les entreprises du territoire
Industries pharmaceutiques




Industries BIO Med & Tech







Industries Med Tech & santé numérique




Commerce de gros









Logistique




Commerce de détails



Recherche et conseil


InnoBioMil en Seine-et-Marne, un maillon clé de la chaîne de valeur de la bioproduction
Bailly-Romainvilliers
InnoBioMil est une entreprise française de premier plan spécialisée dans le développement et la fabrication de milieux de culture cellulaire et de suppléments de haute qualité. Ces solutions jouent un rôle crucial dans la production de biomédicaments (vaccins, anticorps, médicaments de thérapie génique) et biosimilaires.
Les milieux cellulaires permettant de fournir un environnement optimal pour la croissance et la multiplication des cellules utilisées dans la production des biomédicaments. Ils apportent aussi les nutriments nécessaires pour que les cellules puissent produire la molécule d’intérêt thérapeutique (protéines, anticorps etc.).
Zeynab Koumaiha, directrice générale d’InnoBioMil, sur les milieux de culture cellulaires
Chiffres clés de InnoBioMil
27
employés
10M €
CA en 2023
4
produits sur le marché
Qu’est-ce qu’un médicament biosimilaire ?
Un médicament biologique est un médicament fabriqué par une cellule ou un organisme vivant. Les médicaments biologiques sont par exemple : des hormones (insulines, hormones de croissance…), des vaccins, etc.
Depuis les années 1980, les médicaments biologiques ont démontré leur efficacité dans le traitement de nombreuses pathologies graves ou invalidantes, telles que le diabète, les cancers, les maladies auto-immunes (exemple : sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, etc.).
Un médicament biosimilaire est un médicament similaire à un médicament de référence.
Les médicaments biosimilaires sont quasi-identiques (similaires) à un médicament biologique de référence dont le brevet est tombé dans le domaine public et dont le procédé de fabrication a pu être copié par un autre laboratoire. Les premiers médicaments biosimilaires sont apparus en 2006.
Les médicaments biosimilaires et leur médicament biologique de référence sont référencés dans la liste des groupes biologiques similaires mise à jour par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur son site internet.
Le médicament biosimilaire est-il identique au médicament biologique de référence ?
Le médicament biosimilaire et son médicament biologique de référence peuvent être comparés aux feuilles d’un même arbre : elles se ressemblent et ont la même fonction, mais examinées au microscope, elles présenteront de très légères différences.
Quels sont les intérêts des médicaments biosimilaires ?
Le développement des biosimilaires permettent d’augmenter le nombre de médicaments biologiques disponibles sur le marché et donc de limiter les risques de ruptures de stock. Ils ont un prix généralement inférieur de 30% au prix du médicament biologique de référence.
Autres entreprises
emblématiques
Bio Rad

(Mitry-Mory)
Leader mondial de la fabrication et distribution de produits et solutions innovantes destinés aux marchés de la recherche en sciences de la vie et du diagnostic médical, cette entreprise américaine fournit aux chercheurs universitaires et industriels des instruments, des logiciels, des consommables, des réactifs dans les secteurs de la biologie cellulaire, la génomique, la protéomique, la découverte de médicaments, la sécurité alimentaire et l’environnement. Premier fournisseur mondial de produits et de services de pointe sur le marché du diagnostic in vitro, BioRad est un acteur majeur de la détection des virus sanguins, du groupage sanguin, de la surveillance du diabète, de la recherche de maladies auto-immunes et du dépistage des maladies infectieuses. Son siège social français est situé à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). En plus du site de Mitry-Mory, elle exploite 2 autres sites en France, à Gémenos (Bouches-du-Rhône) et Steenvoorde (Nord).
Mayoly Laboratoires – LGV


(Dammarie-les-Lys)
Les Laboratoires Galéniques Vernin (LGV) sont l’entité de production des laboratoires Mayoly Spindler, laboratoire français, indépendant et international de référence dans les domaines de la gastroentérologie et de la dermo-cosmétique, présent dans plus de 70 pays. Expert du façonnage dans les domaines pharmaceutique, nutraceutique et cosmétique, Mayoly Spindler est doté de ses propres outils de production répartis sur 3 sites de production en Ile-de-France, dont 2 à Dammarie-les-Lys (LGV et LGV Cosmétique).
ænitis Technologies

(Mitry-Mory)
Leader mondial des innovations de bioproduction par l’utilisation de l’acoustophorèse, soit l’utilisation des forces de radiation acoustique visant la manipulation et la préparation des cellules en thérapies cellulaires et géniques. La société est issue de la valorisation de technologies développées par l’ESPCI Paris – PSL et le CNRS (en « spin-off »). Elle fait partie des 8 lauréats de l’AAP France 2030 « Grand défi biomédicament » clôturé en février 2022, pour son projet « ASMA » (2,3 M€ de subventions) visant à améliorer le rendement à échelle industrielle ou pharmaceutique des médicaments de thérapie innovante (MTI).
Carestream

(Croissy-Beaubourg)
Entreprise américaine implantée à Croissy-Beaubourg, Carestream Dental fournit des solutions et des technologies cloud pour les cabinets dentaires, notamment l’imagerie 3D, l’imagerie céphalométrique et panoramique mais aussi des outils tels que des caméras, des capteurs RVG. L’objectif est de maximiser la pratique par l’intelligence artificielle.
BIOBank

(Lieusaint)
Première banque française d’allogreffes osseuses (greffes d’origine humaine), l’entreprise intervient comme une banque de tissus, du recueil des têtes fémorales jusque la transformation des greffons osseux
PentaFerte

(Villeparisis)
Pentaferte est une entreprise intervient dans la distribution exclusive sur le territoire national de dispositifs médicaux pour des industriels fabricants européens. L’entreprise intervient sur 3 champs : un pôle « étude-expertise-réalisation » de différents dispositifs en OEM et appareillages « clé en main », les pompes à perfusion ambulatoire et les dispositifs médicaux à usage unique de perfusion et d’urologie de marque PENTA®. Le siège est implanté à Villeparisis et l’usine se trouve en Italie.
Novair

(Compans)
Novair a implanté sa plateforme logistique internationale à Compans pour sa proximité de l’aéroport Paris Charles de Gaulle et de son usine de Roissy-en-France. L’entreprise expédie dans le monde entier des systèmes de génération d’oxygène médical.
Cooper

(Melun)
COOPER est un laboratoire pharmaceutique crée en 1907 en Seine-et-Marne. Aujourd’hui Cooper fabrique et distribue ses produits à plus de 20 000 officines, hôpitaux, cliniques et laboratoires chaque année en France. Cooper dispose de 2 sites de production (600 salariés) en Seine et Marne qui assurent la fabrication et le conditionnement de liquides, pâteux ou buvables aux différents statuts (AMM, DM, Biocides, matières premières ou cosmétiques). En complément de ses activités, Cooper a développé une activité spécifique de distribution de matières premières à usage industriel pour les secteurs Pharmaceutiques, Alimentaires et Cosmétiques.
Focus : Génopole, un biocluster qui cherche à renforcer son attractivité internationale
Genopole est un biocluster de réputation mondiale. Il est dédié à la recherche en génomique, génétique et aux biotechnologies. Il a été créé en 1998 à Evry et constitue une des forces de la communauté d’agglomération (CA) Grand Paris Sud.Il concentre 115 000 m² pour les laboratoires académiques, les entreprises, les porteurs de projet, les étudiants, 29 plateformes scientifiques, 16 laboratoires académiques, 96 entreprises et 2 500 emplois salariés directs dont 800 chercheurs. Sur le plan du développement économique, ses principaux objectifs sont l’essor des entreprises de biotechnologies et le renforcement de son positionnement à l’international.
Son développement va générer la construction d’environ 10 000 m² de laboratoires et bureaux à l’horizon 2024. Ces extensions s’accompagnent de la constitution en cours d’un pôle de vie comprenant une résidence de chercheurs et l’ensemble des services de proximité nécessaires. Un enjeu à relever pour ce biocluster est l’amélioration du parcours résidentiel des entreprises tout en assurant la visibilité de l’offre immobilière. Baptisé GenoLife, ce programme proposera une offre locative de laboratoires (adaptée à la R&D, la bioproduction ou à la réalisation de tests). Plusieurs plateaux d’un total de 21 000 m² sont ainsi disponibles avec des bureaux, des espaces de réunions et des espaces de stockage. Les réservations sont déjà ouvertes (loyer de 340 €HT/m²/an) pour une ouverture courant 2026.
La communauté d’agglomération Grand Paris Sud accueille plusieurs établissements de renom à commencer par l’ETI Généthon d’environ 200 salariés qui développe des thérapies géniques pour des maladies génétiques rares. En mai 2019, la FDA américaine autorisait la mise sur le marché d’un médicament de thérapie génique développé par Novartis pour lequel Généthon a eu un rôle déterminant. Spin-off de Généthon, YposKesi, créée en 2016, est un leadeur européen pour le développement et la production de produits de thérapies géniques et cellulaires. En juin 2019, YposKesi a été sélectionné par Servier pour développer et produire un médicament de thérapie génique contre le cancer. Sebia est spécialisée dans le domaine de la production d’instruments médicaux et de réactifs pour diagnostics in-vitro. C’est un acteur majeur de l’électrophorèse. Sebia est situé à Lisses et compte environ 250 salariés.
Focus – Enjeux nationaux du biomédicament
La santé connaît aujourd’hui une mutation profonde, du fait notamment de la montée en puissance du biomédicament (30% du marché pharmaceutique mondial), et si la France figure parmi les premiers pays européens en nombre d’entreprises développant des biomédicaments, les outils industriels de bioproduction font défaut. Ces capacités de production limitées poussent ainsi les entreprises à s’approvisionner de manière massive hors de France.
La crise sanitaire et les récentes crises d’approvisionnement en médicament de base ont été révélateurs en ce sens, mettant en lumière la nécessité de retrouver une capacité de production en France en engageant une structuration de la filière santé et pharmaceutique et en capitalisant sur ses points forts : coopération entre acteurs institutionnels et privés, capacité à mobiliser des financements pour des projets de santé, utilisation de la donnée en recherche clinique et d’applications digitales à destination de la santé.
Avec actuellement 8 biomédicaments fabriqués (contre 70 en Allemagne), la France a un retard important à combler avec un fort enjeu financier (certaines doses de biomédicaments valent 1 million d’euros à l’unité). Si près de 800 entreprises de biotechnologies sont actives en France, la filière est très morcelée et de véritables clusters doivent être constitués. Actuellement, 5 sont identifiables en France : génétique (Essonne), oncologie (Val-de-Marne), infectiologie (Lyon), immunologie (Marseille) et neurologie (Paris). C’est dans cette logique que l’association France Biolead a été créée en 2022 pour fédérer les acteurs publics et privés et structurer la filière.
Faute d’une production nationale suffisante, la France est contrainte d’importer les médicaments, aussi bien d’usage courant comme le paracétamol ou l’amoxicilline que pour des traitements lourds (anticancéreux) ou des affections chroniques (insuline). La crise Covid-19 a aussi mis en lumière la nécessité de relocaliser la production de dispositifs tels que des respirateurs artificiels, des flacons ou des seringues. Les importations de médicaments ont augmenté en 2022 (+ 6 %) comme en 2021 (+ 14 %) ; 40 % des produits sont issus des productions d’Allemagne, des Etats-Unis, d’Irlande et de pays d’Asie comme la Chine ou la Corée du Sud. L’industrie de la santé française est vulnérable et se retrouve par conséquent fortement exposée aux chocs externes : tensions géopolitiques, défaillance de production de pays exportateurs, défaillance d’une entreprise à impact fort sur l’ensemble de la chaîne de valeurs, etc. Il y a donc là un fort enjeu de réduction de notre dépendance et de reconquête de notre souveraineté stratégique en matière de production pharmaceutique, notamment en Ile-de-France. La France dispose en effet de tous les atouts, notamment les savoir-faire et compétences mais il est nécessaire maintenant d’assurer la maîtrise de la chaîne d’approvisionnement et de diversifier les capacités de production sur l’ensemble du territoire national.
Localisation de la production des nouveaux médicaments autorisés en Europe (2017-2022)

Plusieurs enjeux pour la filière :
Sortir de la mono-production
Si la France dispose d’une capacité de production importante (271 usines de production pharmaceutique dont 10 en Seine-et-Marne), cette dernière est essentiellement centrée sur la production secondaire (formulation et conditionnement) et non primaire (principes actifs). Ainsi, hormis Sanofi, Pierre Fabre ou Servier, qui produisent leurs principes actifs en interne, la grande majorité des acteurs en France sont largement dépendants des importations (principalement asiatiques) pour leurs approvisionnements.
Outre le type de production, on observe également des difficultés structurelles liées à la taille des entreprises de production pharmaceutique : 50 % sont des PME et de nombreux producteurs sont positionnés sur la fabrication de génériques, très bon marché.
Développer le nombre de biomédiaments industrialisables
Si la France figure parmi les premiers pays européens en nombre d’entreprises développant des biomédicaments, l’Hexagone manque d’outils industriels de bioproduction pour permettre à ces entreprises de produire sur le territoire national. Il existe quelques sites de bioproduction (anticorps, thérapie cellulaire et génique), mais la France compte toutefois très peu de façonniers, dits CDMOs (« Contract Development and Manufacturing Organization » – entre 400 et 600 personnes en France avec une présence marginale en Ile-de-France) effectuant de la production pour tiers. Il est par conséquent nécessaire d’augmenter les investissements pour assurer le développement de l’outil industriel et des technologies de rupture associées dans leur processus de fabrication comme sur le contrôle qualité.
Sites de bioproduction en France

Le segment de la bioproduction est investi par de nombreuses start-ups, mais ces dernières font face à 4 problématiques principales dans leur développement :
- le manque de CDMO en Ile-de-France et en France : la majorité d’entre elles doivent travailler avec des entreprises européennes (Italie, Belgique, Suisse) ou nord-américaines ;
- des relations complexes entre les CDMO et les start-ups : les CDMO vont favoriser des entreprises pharmaceutiques plus matures ;
- les start-ups travaillent à la fois sur l’innovation du biomédicament et sur son processus de fabrication. Hors, les CDMO, qui contrôlent le processus, éprouvent encore des réticences à travailler en partenariat avec les équipes de start-ups.
- les start-ups cherchent des CDMO en capacité de produire aussi bien les lots pré-cliniques que les lots commerciaux. Mais ces structures sont encore relativement rares (on peut citer Ypokesi, implantée au Genopole, qui est une CDMO capable de produire tous les lots).
Identifier très tôt dans le développement par les industriels des process de fabrication, le contrôle qualité et la réglementation
Les grandes étapes d’un médicament

Focus : les actions de l’Europe pour relocaliser la production de médicaments
Les projets de relocalisation de médicaments en Europe restent à ce jour encore limités et des mouvements dans la filière inquiètent les autorités françaises et européennes : abandon par le producteur français EuroAPI de la production de 13 principes actifs en Europe d’ici 2027 (deux usines menacées de fermeture en Italie et au Royaume-Uni), volonté de Servier de céder sa filiale française de génériques Biogaran avec un passage potentiel sous pavillon indien.
En avril dernier, le ministre Roland Lescure annonçait le lancement de l’Alliance des Médicaments Critiques à Bruxelles afin de compléter des mesures déjà prises à l’échelle européenne (mise en place d’un PIIEC santé piloté par la France pour le financement de 40 projets de production de médicaments, mise en place d’une autorité européenne de préparation aux crises sanitaires en 2021 – HERA, etc.). Cette nouvelle initiative française a pour objectif de rassembler les pays européens autour d’une ambition de relocalisation de la production des médicaments critiques pour assurer le bon fonctionnement du système de santé.
Focus : feuille de route 2024-2027 du Gouvernement pour « garantir la disponibilité des médicaments et assurer à plus long terme une souveraineté industrielle »
Axe 1 : détection des signaux de tension et plan d’action gradué face aux tensions d’approvisionnement et de pénuries
- Obligation pour les industriels de signaler toute rupture ou risque de rupture de stock
- Surveillance renforcée par l’ANSM des médicaments essentiels
- Gestion spécifique des produits saisonniers
- Plan blanc pour une réponse graduée face aux pénuries
- Coordination des actions de l’établissement pharmaceutique de l’AP-HP
Axe 2 : nouvelles actions de santé publique pour améliorer l’accès aux médicaments
- Transparence et optimisation de la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur
- Anticiper, communiquer et faciliter la prescription et la dispensation des alternatives thérapeutiques des médicaments essentiels
- Renforcer les mesures de bon usage des médicaments essentiels (dont antibiotiques)
- Mettre en place des études d’évaluation de pertes de chances en cas de pénurie de certains médicaments essentiels
- Contribuer à un renforcement du cadre européen pour les obligations imparties aux industriels concernant les médicaments essentiels
Axe 3 : nouvelles actions économiques pour améliorer la disponibilité des médicaments
- Pour une réponse industrielle : relocalisation
- Poursuivre les travaux sur les procédures d’achats et procédures logistiques pour sécuriser l’approvisionnement en établissements de santé
- Pour une réponse coordonnée au niveau européen : Critical Medicines Act
- Favoriser le maintien sur le marché des médicaments matures
Axe 4 : transparence de la chaîne d’approvisionnement : l’information jusqu’au patient
- Renforcer l’information des prescripteurs en intégrant l’information de la disponibilité des médicaments dans les logiciels d’aide à la prescription
- Renforcer les obligations d’information de l’ensemble de la chaîne du médicament et son pilotage
- Information directe des patients au moment de la dispensation via des messages d’information standardisés (durée de la tension, causes)
- Outils de la distribution pour une meilleure répartition des médicaments
- Tableau de bord hivernal
Pour aller plus loin sur les enjeux de souveraineté :
Focus – Les actions de l’Europe pour relocaliser la production de médicaments
Les projets de relocalisation de médicaments en Europe restent à ce jour encore limités et des mouvements dans la filière inquiètent les autorités françaises et européennes : abandon par le producteur français EuroAPI de la production de 13 principes actifs en Europe d’ici 2027 (deux usines menacées de fermeture en Italie et au Royaume-Uni), volonté de Servier de céder sa filiale française de génériques Biogaran avec un passage potentiel sous pavillon indien.
En avril dernier, le ministre Roland Lescure annonçait le lancement de l’Alliance des Médicaments Critiques à Bruxelles afin de compléter des mesures déjà prises à l’échelle européenne (mise en place d’un PIIEC santé piloté par la France pour le financement de 40 projets de production de médicaments, mise en place d’une autorité européenne de préparation aux crises sanitaires en 2021 – HERA, etc.).
Cette nouvelle initiative française a pour objectif de rassembler les pays européens autour d’une ambition de relocalisation de la production des médicaments critiques pour assurer le bon fonctionnement du système de santé.
Événements
Evénements régionaux clés

Journée régionale de l’innovation en santé
11 Février 2025
Paris
Réunissant plus de 450 acteurs cette journée explore les initiatives dans le domaine de l’innovation en santé

Medicen Day 2025
Date à venir
Rendez-vous incontournable des acteurs de l’innovation santé franciliens
Évènements français et européens clés

PharmagoraPlus 2025
8 et 9 Mars 2025
Paris, Porte de Versailles
Le plus grand salon dédié aux pharmarcies en France

Congrès France Bioproduction
19 et 20 Mars 2025
Tours, Palais des Congrès
Organisé par Polepharma et Medicen Paris Région
Regroupement de plus de 700 acteurs de la filière bioproduction

Bio-Europe Spring
17 au 19 Mars 2025
Milan, Italie
Bio-Europe connecte les principaux centres d’innovation d’Europe avec l’industrie mondiale des sciences de la vie

In cosmetics Global
8 et 10 Avril 2025
Amsterdam, Pays-Bas
Regroupement de plus de 1000 fournisseurs de matières premières pour les cosmétiques

Cosmetic 360
15 et 16 Octobre 2025
Paris, Carroussel du Louvre
Le salon international de l’innovation pour la filière cosmétique-parfumerie

Bio-Europe
3 au 5 Novembre 2025
Vienne, Australie
Salon incontournable de l’industrie biopharmaceutique en Europe

Medica
17 au 20 Novembre 2025
Düsseldorf, Allemagne
Avec plus de 5800 exposants, le salon Medica réunit les dernières innovations en matière de technologie médicale, diagnostic et soins de santé.
Dispositifs de financements
nationaux ou régionaux
