Filière Industrie des matériaux
Grâce à ses nombreuses carrières qui lui permettent d’être à la pointe de la production de granulats naturels (destinés aux secteurs du bâtiment, des travaux publics et du génie civil), ses ressources en minéraux et matériaux industriels (calcaires, sables siliceux, argile…) destinés à l’industrie (plâtre, ciment, céramique, verrerie…) et son potentiel de recyclage/valorisation des déchets inertes, la Seine-et-Marne est un territoire riche en ressources stratégiques, permettant de garantir un approvisionnement local pour les besoins du secteur de la construction au niveau régional, poussés notamment par les projets d’aménagements du Grand Paris.
L’Île-de-France, en raison d’un contexte géologique particulièrement favorable, recèle dans son sous-sol de nombreuses ressources en granulats d’importance régionale :
- les sables et graviers alluvionnaires exploités dans les principales vallées franciliennes (la Seine et la Marne) et en particulier sur le secteur Seine Amont (la Bassée)
- les exploitations actuelles se concentrent essentiellement sur les gisements de basses terrasses et dans le lit majeur des principaux fleuves et cours d’eau qui irriguent le territoire francilien : la Seine et la Marne. Selon la localisation du gisement, dans les moyennes terrasses ou les basses terrasses, et la hauteur de la nappe alluviale, les exploitations peuvent être « hors d’eau » ou « en eau » (la Bassée) ;
- les sables et graviers alluvionnaires assurent l’approvisionnement en matières premières du bâtiment et des travaux publics. Les alluvionnaires constituent un matériau de très bonne qualité technique qui s’ajuste à tous les types d’emplois (produits en béton préfabriqués, béton prêt à l’emploi, bétons de chantiers, fabrication des ouvrages d’art).
- les calcaires lacustres de la Brie centrale et des coteaux du Loing (77)
- la Seine-et-Marne dispose des principales ressources franciliennes de calcaires lacustres, localisés en particulier dans le sud du département (Château-Landon et Champigny), où les calcaires renferment des niveaux suffisamment purs et durs pour que l’on puisse envisager leur exploitation ;
- les possibilités d’utilisation des matériaux produits en carrière s’appliquent dans de nombreux domaines (constructions routières, édification des remblais routiers et remblayage des tranchées diverses, réalisation des couches de forme, constitution des assises, confection des enrobés et des asphaltes.
- les chailles (dépôts de roches meubles composés de galets siliceux divers et de toutes dimensions) dans le Bocage gâtinais (77) ;
- les ressources de chailles se localisent principalement en Seine-et-Marne, entre les vallées du Loing et de la Seine et la limite régionale ; un gisement est actuellement en exploitation sur le secteur de Saint-Ange-le-Vieil, voisin du gisement sablo-graveleux de la Bassée ;
- après concassage, les chailles fournissent environ 85 % de gravillons et 10 à 15 % de sables résiduels ; leur exploitation actuelle est réalisée pour corriger le fuseau granulométrique excessif en sables (80 %) des alluvions extraites du gisement de la Bassée.
- les sablons présents sur tout le territoire régional
- la Seine-et-Marne présente des ressources importantes notamment du côté de Fontainebleau où l’on trouve des sables d’origine marine, qui affleurent essentiellement dans le sud de l’Île-de-France, mais persistent dans le nord sous la forme de buttes témoins (buttes de Montmorency, de Cormeilles-en-Parisis, Saint-Witz) ;
- les sablons sont presque exclusivement réservés à la construction routière en remblai (en couche de forme ou en assises de chaussées) mais également
L’industrie des matériaux en Seine-et-Marne présente également un gisement important de granulats alternatifs, composés de matériaux recyclés issus de la démolition utilisable en techniques routières : matériaux de déconstruction de bâtiments et ouvrages d’art, matériaux de déconstruction de chaussées et mélanges de matériaux composites (ossatures en béton et maçonnerie).
Les entreprises spécialisées dans le recyclage pratiquent soit une sélection des matériaux bruts sur les chantiers de déconstruction, soit une réception de matériaux sur leur centre de traitement approvisionnés par des entreprises de bâtiments ou de travaux publics.
Par ailleurs, le département dispose d’une grande variété de substances minérales industrielles, dont les gisements renferment des réserves très importantes. Certaines de ces substances présentent un intérêt économique régional (calcaires et marnes à ciment, argiles réfractaires), et d’autres ont un intérêt économique national (gypse, argiles pour céramique, calcaires industriels pour charges, silices industrielles), certaines d’entre elles faisant même l’objet d’exportations massives à l’étranger en raison de leur haute qualité.
On compte notamment en Seine-et-Marne l’un des plus importants gisements de sables siliceux inventoriés en France : les sables et grès de Fontainebleau. Ces grès siliceux à haute pureté alimentent l’électrométallurgie française, important producteur mondial de ferro-alliage, et constituent une source d’approvisionnement indispensable. Principalement destinés aux industries du verre (50 %), de la fonderie (15 %) et du bâtiment (15 %), ils sont également utilisés en céramique, chimie et filtration, ou comme charge dans de nombreux domaines tels les peintures ou les plastiques.
Les principaux bassins d’exploitation de minéraux et matériaux industriels en Seine-et-Marne
La Seine-et-Marne compte 9 des 14 bassins d’exploitation de minéraux et matériaux industriels de la Région. Le gypse, qui représente plus de la moitié de la production régionale (2,6 Mt en 2021), est particulièrement présent sur les bassins du massif de l’Aulnay et des Monts de la Goële. La production annuelle de sables extra-silicieux est relativement stable en Ile-de-France (2,4 Mt en 2021) et se concentre principalement sur les bassins d’exploitation du Gâtinais et des Coteaux du Loing. Les argiles kaoliniques représentent quant à eux des tonnages beaucoup plus faibles (12 000 t en 2021) : en Seine-et-Marne, ils sont particulièrement concentrés dans les bassins du Provinois et de la Bassée.
Un marché de proximité
L’exploitation de granulats, destinés notamment à la confection des mortiers, des bétons hydrauliques, des couches de fondation, de base, de liaison et de roulement des chaussées et des ballasts, gravillons de soufflage et assises pour voies ferrées, permet de répondre à la demande francilienne sur le marché de la construction (Grand Paris, Jeux Olympiques) ou de la rénovation des équipements existants.
Ce marché nécessite un approvisionnement important et régulier pour atteindre les objectifs de construction de logements (objectif minimal de production de 70 000 logements par an fixé par la loi relative au Grand Paris de 2010 et réaffirmé par le nouveau SDRIF-E) ou d’infrastructures de transport (le nouveau SDRIF-E prévoit 70 projets de transports en commun dont 5 nouvelles gares, 700 km de pistes cyclables et 34 projets routiers sur 260 km).
La Seine-et-Marne comprend de nombreuses carrières (51 exploitations autorisées au 1er janvier 2024 pour 3 856 ha) reliées à des installations de traitement et plusieurs plateformes de dépôt et vente de matériaux, permettant d’assurer un approvisionnement de proximité aux entreprises et chantiers avec une distance moyenne de livraison de 50 kms. Près de 50 % des flux transport sont réalisés par voie d’eau, principalement sur la Seine, qu’il s’agisse de transfert des matériaux entre les installations ou de livraisons auprès des clients situés en bordure de fleuve : 30% des granulats consommés sont ainsi transportés par voie d’eau et 70 % des installations fixes utilisant des granulats sont installées sur des voies d’eau ou à proximité.
La Seine-et-Marne présente également une importante filière de traitement des déchets de chantiers, stockés dans des installations dédiées (ISDI) ou dans les carrières autorisées en remblaiement par des déchets inertes. Certains déchets issus du concassage sont accueillis par des ISDND (installations de stockage de déchets non dangereux) utilisés pour l’aménagement des sites (pistes d’accès, couvertures de casiers…).
La filière en chiffres (Seine-et-Marne)
7 millions
de tonnes de granulats en 2015
6 millions
de tonnes de granulats en besoins annuels
(30 millions au niveau régional)
50%
de la production régionale
47%
des ISDI de la région
65%
des déchets enfouis dans la région
Les acteurs de la filière en Seine-et-Marne
Associations et organisations professionnelles
Institutionnels
Établissements d’enseignement supérieur
Entreprises
Focus
Les déchets du BTP, un gisement important à recycler
Les chantiers de bâtiments et travaux publics sont les principaux producteurs de déchets en Île-de-France. Ils génèrent notamment près de 26 millions de tonnes de déchets dits « inertes ». Il s’agit à 69% de terres excavées (17,7 millions de tonnes), mais aussi de bétons, d’enrobés ou autres gravats. Ils sont réceptionnés sur les quelques 595 installations franciliennes en 2020 pouvant les accueillir, dont près de la moitié se trouvent en Seine-et-Marne.
L’ensemble des tonnages augmente ces dernières années en raison des grands travaux que connaît la région (Grand Paris, JOP…). Ils font l’objet d’une valorisation matière à 67%, par recyclage ou remblaiement, en tenant compte des tonnages envoyés en carrières hors Île-de-France (2,7 millions de tonnes minimum).
Les 3 types d’installations de stockage de déchets
Les installations de stockage sont toutes des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) destinées à éliminer des déchets par dépôt ou enfouissement, sur le sol ou dans des cavités artificielles ou naturelles. Elles sont de 3 sortes :
- les Installations de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD)
Ce sont des installations soumises à autorisation destinées à accueillir des déchets dangereux, au sens de l’article R. 541-8 du code de l’environnement. Avant d’être admis dans des casiers, les déchets sont soumis à une procédure d’acceptation préalable comprenant une caractérisation de base et une vérification des déchets. - les Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND)
Ce sont des installations soumises à autorisation qui peuvent accueillir des déchets non dangereux et des déchets d’amiante liés à des matériaux inertes. Avant d’être admis dans des casiers, les déchets sont soumis à une procédure d’acceptation préalable, à un contrôle visuel à l’arrivée et à un contrôle de non radioactivité.
Les sous-produits du stockage sont collectés. Les eaux de pluie ayant percolé au travers des déchets (lixiviats) sont recueillies en fond d’alvéoles ou casiers et ensuite traitées selon différentes techniques. Le biogaz capté, essentiellement composé de méthane, est soit détruit par voie thermique soit valorisé pour créer de l’électricité, de la chaleur, du biogaz épuré ou du carburant. - les Installations de Stockage de Déchets Inertes (ISDI)
Ce sont des installations soumises à enregistrement destinées à accueillir des déchets inertes, c’est-à-dire des déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante.
Ils ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d’autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d’une manière susceptible d’entraîner une pollution de l’environnement ou de nuire à la santé humaine.
Une procédure d’acceptation préalable doit également être mise en place pour ce type d’installation.
Le transport fluvial de matériaux sur la Seine
Avec plus de 22 millions de tonnes transportées en 2021 (soit plus de 1 million de camions évités sur les routes), le transport fluvial de marchandises sur le bassin de la Seine connaît une forte dynamique ces dernières années. Elle s’explique notamment par une progression majeure de l’usage du fluvial pour le transport des matériaux de construction (2 079,4 millions de t-km, soit une progression de + 20,9% par rapport à 2020) et par la reprise spectaculaire du transport de produits métallurgiques (289,3 millions de t-km, soit une progression de 34,3% par rapport à 2020).
Elle s’explique aussi par les grands projets d’aménagement du Grand Paris (Grand Paris Express, EOLE, chantiers olympiques) qui sollicitent de plus en plus l’utilisation des voies navigables en raison de ses nombreux atouts : le transport en grande quantité sur un seul bateau, l’accès rapide aux cœurs des villes ou aux abords des grands chantiers, la réduction des coûts de transport, le stockage sur l’eau dans les zones urbaines denses et la limitation d’émissions de CO2.
Grande utilisatrice du fret fluvial, la filière BTP représente 70% du trafic sur le bassin de la Seine. Les principaux matériaux transportés sont les produits de carrières (sables, graviers, roches), particulièrement présents en Seine-et-Marne, les terres pour les remblais, les minéraux bruts et les pièces en béton.
La valorisation des déchets de chantiers
D’après le plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD), les déchets inertes générés par les chantiers franciliens représentaient en 2015 au minimum 22 millions de tonnes. La Société du Grand Paris (SGP) estime de son côté que le poids global de déblais de l’ensemble des travaux du Grand Paris Express, commencés en 2015, représente 47 millions de tonnes, et ce chiffre pourrait atteindre 70 millions d’ici 2030. Plus de 35% de ces déchets aboutissent dans les 19 installations de stockage de déchets inertes (ISDI) franciliennes, dont 9 d’entre elles sont situées en Seine-et-Marne.
Si la majorité de ces déchets inertes sont réutilisés pour le remblayage des carrières franciliennes (ex. carrière calcaire d’Ecuelles, exploitée par Eurovia) ou comme sous-couche routière, des expérimentations sont menées pour réduire les émissions carbone de ces matériaux , comme par exemple celle menée par l’école d’ingénieurs IMT Nord Europe et le spécialiste de l’économie circulaire Neo-Eco, consistant à remplacer une partie du ciment par des terres excavées, et en utilisant la flash calcination comme méthode de cuisson pour en faire un béton bas carbone (jusqu’à 40 % d’émissions de CO2 en moins).
La démarche SOE en Seine-et-Marne
La Chambre syndicale des travaux publics de Seine-et-Marne (CSTP77) est particulièrement active sur la question du recyclage des déchets de chantiers et la réduction des nuisances environnementales engendrées par les chantiers. Elle a signé à ce titre une convention avec le CEREMA Ile-de-France pour le déploiement de la démarche environnementale SOE (schéma d’organisation environnementale) élaborée par le groupe Ensemble 77, qui mobilise 12 entités, donneurs d’ordre et entreprises de travaux publics (CSTP77, Conseil départemental de Seine-et-Marne, DDT 77, AMF 77, CAUE 77, FFB, EpaMarne-EpaFrance, EPA Sénart, ENEDIS, GrDF, Aménagement 77, SDESM).
Projets structurants en Seine-et-Marne : Projet de reconversion de la raffinerie de Grandpuits (TotalEnergies)
Ce projet prévoit notamment la construction d’une unité de recyclage chimique de déchets plastiques par pyrolyse pour mi-2024 : cette unité transformera ces déchets plastiques enfouis et non valorisés pour obtenir un polymère aussi vierge que le plastique d’origine, pouvant être converti en plastique à usage alimentaire. Exploité en coopération avec Plastic Energy et Paprec, cette unité nécessitera un gisement de déchets de 15 000 tonnes/an avec 1 objectif : trouver un déchet non valorisé et le plus local possible (déchets de films plastiques issus de la collecte sélective). L’unité de recyclage doit pour cela disposer sur le territoire de centres dédiés à la préparation de ces déchets spécifiquement pour le recyclage chimique (retrait des impuretés).
En juin 2023, Total a également annoncé le lancement d’une unité de recyclage mécanique de plastiques. L’unité produira 30 000 t/an de compounds à haute valeur ajoutée contenant jusqu’à 50 % de matières plastiques recyclées. Sa mise en service est prévue pour 2026. Un centre d’assistance technique à la clientèle et de développement de nouveaux produits complètera cette unité.
Événements
Congrès annuel de l’industrie minérale
1 – 4 octobre 2024
Dijon
350 exposants
6 500 participants
Salon global industrie
25 – 28 mars 2024
Paris – Villepinte
2 300 exposants
40% d’exposants étrangers
1 500 machines en fonctionnement
JEC World – Salon mondial des composites
5 – 7 mars 2024
Paris – Villepinte
+ 1 200 exposants
106 pays représentés
Dispositifs de financements
nationaux ou régionaux
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