Réindustrialisation de la France : un net ralentissement en 2024

Publié le 01/10/2024
Réindustrialisation de la France : un net ralentissement en 2024
Reindustrialisation France

Les derniers chiffres de la production industrielle européenne publiés par Eurostat (septembre 2024) sont peu rassurants : avec une baisse de 1,7 % entre juillet 2023 et juillet 2024 dans l’UE (et -2,2 % dans la zone euro), les ambitions de réindustrialisation affichées par l’Union peinent à se concrétiser, victimes de la concurrence de la Chine et des Etats-Unis.

Un constat qui peut aussi s’observer en France (-2,3 %) avec de premiers effets positifs de la réindustrialisation depuis 2021 qui tendent à se tasser en 2024 : un plus faible nombre d’ouvertures d’usines (37 ouvertures entre avril et août) et à l’inverse, une hausse des fermetures (47 annonces sur la même période). Cette tendance baissière n’est pas sans conséquence sur l’emploi industriel : le solde net est positif sur le premier semestre 2024 (11 000 postes) mais en baisse de 44 % par rapport au premier semestre 2023 (près de 1 600 emplois perdus sur la période estivale).

Les mécanismes qui s’opèrent à l’échelle nationale s’observent aussi en Seine-et-Marne avec des projets d’ouverture/extension d’usines mais aussi de fermetures :

  • Des fermetures de site comme Prodene Klint (Croissy-Beaubourg – Paris Vallée de la Marne) : créée en 2000 et filiale du groupe américain Gojo Industries, l’entreprise fabrique des savons, des détergents et autres produits d’entretiens. Gojo industries a annoncé en avril dernier l’arrêt de ses activités (production et commercialisation) en Europe et par conséquent la fermeture de sa filiale française. Les laboratoires Prodene Klint sont actuellement en liquidation judiciaire (après une première fermeture de l’usine de Mitry-Mory). En termes d’emplois, près de 150 emplois sont menacés.
  • Des projets d’extension avec Planète Chanvre (Aulnoy, Coulommiers Pays de Brie) : cette future usine (investissement à hauteur de 15 millions d’euros) va tripler la capacité de transformation de la paille de chanvre (soit 16 000 tonnes par an). En termes d’emplois, l’usine emploiera entre 20 et 25 salariés (contre 14 actuellement).

Ce ralentissement de la réindustrialisation qui s’observe actuellement a démarré dès l’année 2023 avec l’inflation, la hausse des taux ou encore la fin du plan France Relance. En 2024, l’instabilité politique a renforcé les inquiétudes des industriels et par conséquent leur volonté d’investir. Les prochaines décisions politiques auront un rôle majeur dans le travail de réindustrialisation engagé ces dernières années.

Des décisions politiques à l’échelle nationale mais aussi européenne où le rapport Draghi a proposé une série de recommandations pour le futur de la compétitivité en Europe : favoriser la croissance des start-ups, développer l’intelligence artificielle dans dix filières stratégiques (dont l’énergie, la santé), créer une plateforme pour sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques.

Pour aller plus loin :